Neuilly pendant l'occupation
Edmond Bloud est maire de Neuilly depuis 1927. Le 13 juin 1940, il fait publier une affiche pour dire à ses concitoyens "la situation est pénible pour ceux qui restent comme pour ceux qui partent". Il ajoute : "Je demeure au poste d'honneur que vous m'avez confié. Tout n'est pas encore en ordre. Accordez-nous quelque délai. Vous serez ravitaillés, protégés, quoi qu'il arrive. Pas d'affolement, soyez calmes. Tout geste maladroit ou excessif aurait les plus graves conséquences."
Edmond Bloud réussit dans un premier temps à éviter une occupation de la mairie de Neuilly.
Lorsque finalement les Allemands exigent une liste d’otages, monsieur et madame Bloud s’y font inscrire en numéro un et deux.
Neuilly est désormais occupée. Près de 4000 Allemands s’installent dans la ville. Ils sont répartis dans 600 maisons ou immeubles qui ont été réquisitionnés.
Le maire se voit imposer beaucoup de mesures qu'il n'approuve pas. Il semble par ailleurs que des tracts gaullistes étaient en nombre dans son bureau.
Indisposées, les autorités allemandes révoquent Edmond Bloud. En 1942, nommé par le gouvernement de Vichy, Max Roger devient le maire de la Ville. Mais il est entouré dans sa mairie de membres de la résistance, comme Charles Metman, son premier adjoint.
La même année, le commandant André Caillette crée le groupe Liberté.
Tout s’accélère en 1944. Le matin du 19 août, les résistants de Neuilly et de Nanterre reçoivent un appel de la préfecture de police de Paris : il faut attaquer la mairie de Neuilly-sur-Seine.
19 août 1944
8h00
Rue de Chézy, deux soldats allemands sont installés à la terrasse d’un café. Trois membres des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) arrivent sur place. Louis Berty, charcutier et chef des résistants de Nanterre, Jalet et Gadoux, sont armés. Ils font prisonniers les deux soldats et les amènent dans le local du commissariat qui est au rez-de-chaussée de la mairie. En route, la foule hue les deux Allemands. Louis Berty assure leur protection : ils doivent être traités en prisonnier de guerre.
Mais Jeannine, la serveuse du café, est la maîtresse de l'un des soldats allemands. Elle part à vélo prévenir la Kommandantur de la forteresse Montebello.
11h45
Les policiers du commissariat dont le commissaire Georges Chain, le brigadier Edouard Berthier, l’inspecteur Jean Guilleminot, le gardien de la paix Guy Giraudeau, se joignent aux résistants.
Le drapeau français est hissé sur le mat en haut du campanile. On appelle le commandant Caillette et le maire adjoint Emile Marion. Louis Berty arrive avec 65 FFI du groupe Zadig. La foule commence à s'amasser, tous chantent la Marseillaise. Des FFI de communes proches viennent en renfort.
Max Roger, le maire en titre nommé par le Gouvernement de Vichy, remet ses pouvoirs à André Caillette et rentre chez lui. Le commandant Caillette s’installe dans le bureau du maire.
Le groupe de Louis Berty possède deux mitrailleuses, elles sont mises en batterie. Les hommes armés se postent aux fenêtres. Ils attendent.
Mais, la ville de Neuilly-sur-Seine est l’une des plus « occupée » de la région. Les Allemands y tiennent une garnison d'au moins 5000 hommes : la Feldkommandantur, la Feldgendarmerie, des services de la Gestapo, la Croix Rouge allemande, un groupe de transport, une annexe de l'état-major de Paris, le dépôt de Montebello.
13h30
L'Hôtel de Ville cerné
Des bruits de moteurs retentissent ; une dizaine de camions déversent une compagnie du 5ème Régiment de sécurité. Deux tanks prennent position sur la place, un troisième dans le square, derrière l'édifice. Les hommes du 5ème Régiment, qui ont déjà perdu une dizaine des leurs, tués ou blessés en sautant des camions, s'installent dans les immeubles avoisinants, certains montent même dans le clocher de l'église Saint-Pierre. Les mitrailleuses entrent en action et arrosent la façade de la mairie.
Qui est André Louis Caillette ?
Né le 15 septembre 1904 à Levallois, Louis Caillette est entrepreneur en bâtiment. Résistant de la première heure, il est arrêté dès 1940 par la Gestapo pour propagande gaulliste. Libéré, il provoque des sabotages et en 1942, il organise un groupe de combat qui prend pour nom ‘le groupe Liberté’. En juin 1942, il est à nouveau arrêté puis relâché faute de preuve. Il continue la lutte mais son réseau connaît plusieurs revers : son adjoint Vital Bouhot est exécuté en avril 1944 sur l’Ile de la Jatte par la Gestapo et deux membres du réseau Ajax sont arrêtés et déportés. Identifié comme chef de réseau, Louis Caillette est condamné à mort par contumace. Le 19 août 1944, il commande l’attaque de la mairie.
Il est décédé le 19 avril 1981 à Boulogne-Billancourt.
Distinctions : Chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, Rosette de la Résistance, Médaille coloniale.
14h00
"Sortez tous et renvoyez les soldats allemands"
Sept soldats allemands et un Feldwebel sont envoyés pour récupérer les prisonniers. "Sortez tous et renvoyez les soldats allemands", crie-t-il devant le perron de la Mairie. La sommation est suivie d'un coup de pistolet tiré en l'air. C'est le signal de la fusillade. De toutes les fenêtres les résistants ouvrent le feu. Les Allemands sont mitraillés par Jean Micaux et ses camarades qui ont des mitrailleuses Sten. Micaux a aussi récupéré le Mauser d’un des Allemands arrêtés plus tôt rue de Chézy.
Les sept Allemands sont tués. Ils gisent à terre criblés de balles. Le silence s'installe.
En contemplant le carnage, le commandant Caillette pense immédiatement que les Allemands vont revenir en force ; la bataille sera inégale. Il faut fuir. Il exhorte les badauds à rentrer chez eux. Mais, parmi les FFI, il en est qui veulent rester. Il appelle donc la Préfecture de police pour demander des renforts. Un interlocuteur lui en promet, qu'il ne verra jamais arriver : la Préfecture est en état de siège dans l'Ile de la Cité.
15h00
Une colonne de 6 chars tigre passe sur l’avenue de Neuilly. Les troupes allemandes prennent position dans les immeubles situés autour de la mairie.
15h30
Le quartier de l'Hôtel de Ville sous les tirs de balles
Au premier étage, les résistants entendent une fusillade. Le jeune chef, Louis Berty, place ses hommes au niveau des ouvertures. 300 SS arrivent pour renforcer l'attaque. Le Feldkommandant a décidé d'employer les grands moyens pour mettre fin à cette révolte.
Un quart d’heure plus tard, une automitrailleuse et un char muni d'un canon de 38 arrivent sur la place de la mairie. Plusieurs assauts sont menés.
Gilbert Bled reste dehors pendant tous les combats, il tire sur les Allemands avec son Sten mais finit par être blessé. Le pensant mort, les Allemands le laissent face contre terre dans le caniveau.
Dans la mairie, les résistants tirent sur les Allemands par les baies. Parmi eux, Jean Micaux et Jean Fouquet, mais également un jeune homme qui sera tué d'une balle en pleine tête. Un autre sera blessé à la tempe. Il en perdra la vue mais survivra l’attaque. Les deux soldats allemands arrêtés plus tôt finissent par aider les résistants.
A l'arrière de la mairie, trois mitrailleurs allemands tentent de mettre leur arme en batterie. Ils sont tués par Charles Caillette, pourvu d’un Mauser, et Jean Fouquet. Un deuxième char prend position dans le jardin.
Les combats durent 3 heures. Les munitions commencent à manquer.
Les derniers à tirer depuis le premier étage : Jean Fouquet, Gilbert Ferdenzi, Louis Berty, Paul Bertin, Pierre Le Guen, Paul Besse, Médard Pillot et Charles Savry.
Deux résistants se cachent dans la cheminée de la salle des fêtes. Ils y resteront terrés 24 heures.
Le char allemand tire et enfonce la porte centrale.
Jean Fouquet se rend à un Feldwebel. Paul Bertin est fauché par un tir de mitrailleuse.
Théophile Cabon, secrétaire général de la mairie, indique aux chefs résistants la possibilité de s'enfuir vers le grand collecteur de l'avenue du Roule par le sous-sol. L’appariteur Jourand les guide jusqu’au 2e sous-sol. Ils soulèvent une bouche d’égout, descendent par une échelle et se retrouvent sur une voute qu’ils doivent casser pour s’enfuir. Pendant deux heures ils défoncent l'accès aux égouts.
17h00
Max Roger appelle la mairie pour dire que les combats s'arrêteront si un drapeau blanc est hissé. Les résistants refusent.
17h45
Un char allemand pénètre dans l'Hôtel de Ville
Les Allemands donnent l’assaut final. Crachant des flammes, un char s'élance contre la mairie et parvient à pénétrer dans le hall. A l'étage c'est l'affolement. Louis Peyrot, gardien de la paix, est grièvement blessé au thorax. Il décèdera le lendemain des suites de sa blessure. Un FFI a juste le temps d'écrire au crayon sur une colonne "Souvenir du Groupe Liberté. Honneur à nos morts et blessés. Vive la France". Cette inscription, protégée par une plaque de verre, est visible de nos jours ainsi que les traces de chenilles sur les marches du perron.
Un tir d’obus, plus vraisemblablement une grenade à manche, explose au 2e sous-sol et arrache une jambe à Roger Ropratz et les deux jambes de l'appariteur de la mairie Jourand. Ce dernier décède en essayant de se hisser dans l'escalier. D’autres employés de mairie sont vraisemblablement blessés aux jambes sur le coup.
Dans les égouts, Caillette s’enfuit avec Jean Micaux qui démonte et cache les armes. Les fuyards, dont le lycéen Guy Sauvage, et probablement plusieurs femmes, progressent jusqu’aux rives de Seine, dans une eau très sale qui leur arrive aux genoux. Ils passent sur l'Ile de la Jatte où d'autres résistants les attendent.
Six résistants dont Henri Borderioux arrivent à s’échapper par l’arrière du bâtiment.
Certains résistants sont réfugiés dans le bureau du commissaire au rez-de-chaussée. Un lieutenant allemand arrive et les menace avec une grenade à manche. Puis, un capitaine les fait sortir à coups de crosse. Les blessés et les mourants sont jetés sur les trottoirs. M. Ropartz est pris en charge par le service de voiture sanitaire et transporté à l’hôpital communal.
Les combattants qui restent, le commissaire Chain, des agents de la mairie, M. Marion, le 1er adjoint, Jean Fouquet, sont fait prisonniers à l’intérieur. Paul Bertin est fusillé au pied de l’escalier car il portait un pistolet apparent. Les prisonniers sont alors regroupés dehors avec violence aux quatre angles de la place.
Un homme essaie de s’échapper, il est abattu.
Max Roger quitte son domicile et arrive sur place. Le colonel Hans Jay, qui a dirigé les opérations du côté allemand, a d'abord l'idée de fusiller tous les prisonniers mais Max Roger parvient à le convaincre que parmi les prisonniers se tiennent des employés municipaux totalement étrangers à l'affaire. Il demande que ces personnes et les membres de la Croix Rouge soient relâchés. Un officier allemand demande aux deux prisonniers arrêtés au café d’identifier les terroristes. Louis Berty craint le pire mais les deux hommes ne le dénoncent pas.
L’adjoint fait le tri : 50 personnes sont relâchées, 22 sont maintenues en attendant leur transfert au Mont Valérien.
Jean Fouquet, Louis Berty, Giraudeau, Mariani, Genter, Chauvallon et les autres prisonniers sont conduits à la Kommandantur, boulevard Victor Hugo. Sur le chemin, les habitants les applaudissent depuis leurs fenêtres.
L'Hôtel de Ville après les affrontements de la journée du 19 août 1944
Après avoir subi un interrogatoire, les prisonniers sont amenés au Mont Valérien.
Pierre Le Guen est violemment attrapé par les cheveux et tabassé avant d’être exécuté sommairement parce qu’il a été arrêté avec son brassard FFI groupe Liberté. Les autres sont alignés face à un mur et subissent un simulacre d’exécution. Un officier allemand arrive et hurle d'arrêter l'exécution.
Puis ils sont conduits dans un bâtiment où ils doivent se déshabiller, ne conservant que leur caleçon et chaussettes. Ils sont mis en cellule tous ensemble, puis interrogés par un officier un par un. Ils sont enfermés dans une redoute du fort jusqu'au 23 août.
21h00
En fin de journée, les Allemands qui refluent par l’avenue de Neuilly sont nerveux et tirent sur les files d’attente devant les boulangeries.
Le soir du 19, Mme Berty très inquiète pour son mari va trouver le consul de Suède, Raoul Nordling, rue Montrosier. On ne sait pas si elle est accompagnée de Max Roger qui va lui aussi demander l’aide du consul ce soir-là.
Raoul Nordling se rend avec Max Roger auprès de Choltitz pour négocier l'échange de prisonniers.
Pendant ce temps, Jean Micaux retourne dans les égouts pour récupérer les armes.
Au Mont Valérien, le 23 août 1944, un camion de la Croix rouge vient cherche les prisonniers, ils sont échangés sur la place Clémenceau à côté du Grand Palais.
Qui est Raoul Nordling ?
Raoul Nordling est né à Paris le 11 novembre 1882. Consul de Suède, il habite au 1, rue Montrosier à Neuilly-sur-Seine. Contacté par Max Roger et Mme Berty, dont le mari a été emmené avec d’autres résistants au Mont Valérien après les combats du 19 août 1944, il intervient auprès de Von Scholtitz pour qu’ils soient échangés contre des prisonniers allemands.
Il est décédé le 1er octobre 1962 à Neuilly-sur-Seine.
La forteresse Montebello
Le 25 août 1944, à 14 heures, les FFI de Neuilly attaquent la forteresse Montebello, pendant que ceux d’Asnières et de Suresnes bloquent la Kommandantur boulevard Victor Hugo.
Les combats sont très durs. Le chef des FFI de Saint-James, Roger Rouveur, est blessé d’une balle aux poumons mais trouve la force d’aller chez le médecin.
Un groupe, commandé par de Sazilly de la 2e Division Blindée (DB) arrive avec un char et une auto-mitrailleuse. Les combats se poursuivent. Un char allemand est détruit. En fin de journée, la garnison allemande se rend.
Libération de Neuilly, le moment où tout se joue : la prise de la forteresse Montebello
1er Régiment de Marche du Tchad
Le dimanche 18 novembre 1945, une cérémonie de remise de cinq fanions par le Maire Charles Metman, chevalier de la Légion d’Honneur, au 1er Régiment de Marche du Tchad, a lieu sur le parvis de la Mairie. En effet c’est un détachement de ce Régiment qui pénètre en premier dans la Ville lors de la Libération le 25 août 1944.
Le régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), a été créé en 1910 dont les éléments stationnaient dans les provinces des actuels Cameroun, République Centrafricaine et au Tchad. C’est la première unité à rallier la France Libre en 1940.
Sous le commandement du colonel Leclerc, le 1er mars 1941, il prend la garnison italienne de Koufra, point stratégique du sud libyen tenu alors par les Italiens. Cette victoire a un grand impact sur le plan international. Le lendemain, le 2 mars, le colonel Leclerc prononce une allocution qui sera rapportée sous ces termes : "Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg". Ce discours est rebaptisé le "serment de Koufra".
A la création de la 2e DB, à l’été 1943, une unité d’infanterie est mise sur pied avec les volontaires du régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad et porte le nom de régiment de marche du Tchad (RMT), et est composé de trois bataillons. Le RMT débarque en Normandie avec la 2e DB le 1er août 1944, il participe à la libération de nombreuses communes, dont Paris le 25 août et Strasbourg le 23 novembre. Mais surtout celle de Neuilly-sur-Seine le 25 août 1944.
Le serment de Koufra fait au colonel Leclerc est tenu. Cependant la guerre n’est pas finie et le RMT achève son épopée par la prise du nid d’aigle d’Hitler, à Berchtesgaden, le 4 mai 1945.
Extraits de l'album photographie, Remise de Fanions par la Ville au 1er Régiment de Marche du Tchad, 1945
Cote de l’album de remise de fanions : 5Fi 2
Neuilly est libérée
La Ville libérée, il faut songer à rétablir la municipalité. Un arrêté préfectoral du 2 novembre 1944 désigne les membres d'une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Neuilly. Eugène Vandermeersch est nommé président de la délégation spéciale faisant fonction de maire de Neuilly-sur-Seine, fonction qu'il occupera jusqu'à l'organisation d'élections municipales régulières en 1945.
A la suite des élections de 1945, Charles Metman est élu maire de Neuilly. Grand résistant, il était aussi Conseil général du Nord et il a été vice-président de l'Assemblée nationale à Paris.
Charles Metman reprend l'administration municipale et les missions de ravitaillement. Il a à cœur d'emmener les enfants à la campagne et fait acheter à la mairie le château du Tremblay-sur-Mauldre dans les Yvelines, pour que les enfants puissent partir l'été en colonie de vacances.
En 1947, c'est un autre grand résistant qui est maire de Neuilly : Achille Peretti, alias Ajax, auquel le groupe Liberté d'André Caillette s'était rattaché. Cette figure illustre de la résistance, Compagnon de la Libération, restera maire de Neuilly jusqu'en 1983.
Qui est Achille Peretti ?
Achille Peretti est né le 13 juin 1911 à Ajaccio. Pendant la guerre, il sert dans le contre-espionnage. Muté à Nice en 1941, il poursuit son action avec l'Intelligence Service. En janvier 1942, il entre en relation avec les FFL, puis entre au réseau "Ali". Le 13 juin 1943, il parvient à rejoindre l'Angleterre par voie aérienne grâce au réseau "Phratrie". Il y effectue un stage et rentre en France le 22 juillet 1943 sous le pseudonyme d'Ajax, nom qui est donné au nouveau réseau de renseignements qu'il crée et dirige en zone sud.
Membre du BCR, Bureau Central de Renseignement et d'action de la France libre, pendant la Libération, Achille Peretti a mené des combats très durs autour de l'Assemblée nationale et a assuré la sécurité du général de Gaulle pendant qu'il descendait les Champs-Élysées.
Il est maire de Neuilly-sur-Seine de 1947 à 1983.
Achille Peretti décède le 14 avril 1983 à Neuilly-sur-Seine.
Distinctions : Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre, Compagnon de la Libération